PUBLICATION ⏤ Pour détruire le chagrin du monde
Une fois le jour tombé, l’ombre du calme s’étend, et certains sursauts rêvés prennent une importance autre : nous partons à la recherche d’une infinité faillible, rare et enfin capable de prendre le chagrin à bras le corps.
Ainsi, je ne m’étonne pas que Belle Arché Lou et moi ayons commencé par évoquer la nuit, dès notre première rencontre. Car les morceaux que les frères Paul composaient alors avaient tout à voir avec elle ; leur musique se voulait être l’un de ces pans ouverts sur la fin du jour et ses différents éclats.
Nous avons parlé de peur de l’orage et de tangos chavirés, de déceptions anecdotiques comme de projets historiques. Et, toujours, du calme complet ; un apaisement pour tous ; personne, plus rien qui ne bouge ni n’effraie. Belle Arché Lou avait fait de l’aménité légère et tenace leur seule arme pour affronter la tristesse : nous avions compris qu’ils jouaient cette musique que nous souhaitions publier.